CSE, quels changements depuis 4 ans ?
L’aventure récente des CSE s’est nourrie de 70 ans d’histoire : pour quel bilan au bout de 4 ans ?
Les CSE en 2022
66%
CSE en France depuis la réforme*
140 000 élections ou tentatives d’élections de CSE se sont tenues depuis le 22 septembre 2017, date des ordonnances Macron
3 vagues importantes de renouvellement à venir**
2022
CSE nés en 2018
20 000
2023
CSE nés 2019
50 000
2024
CSE nés en 2020
20 000
La Commission Santé, Sécurité et Condition de Travail (CSSCT)*
Avant le CSE
CHSCT
Obligatoire pour les entreprises
> 50 salariés
60%
des entreprises
> 50 salariés
92%
des entreprises
> 300 salariés
Depuis le CSE
CSSCT
Obligatoire pour les entreprises
> 300 salariés et pour celles présentant des risques particuliers quel que soit leur effectif
75%
des entreprises
> 300 salariés ayant mis en place un CSE disposent d’une CSSCT (chiffre à fin 2019)
NB : Au délà de la quantité, c’est la qualité qui est en jeu. Les CSSCT n’ont pas la personnalité morale, donc pas de budget, ni la possibilité de recourir à un expert.
Source : DGT, base mars, rapport 2021
** Source chiffres : France Stratégie
Impacts du CSE sur la vie des élus
Nombre de réprésentants, heures de délégation, budgets, réunions…
Baisse significative du nombre de représentants du personnel
Le nombre a été revu à la baisse en comparaison au nombre des élus issus des anciennes instances (CE, DP et CHSCT).
Quota d’heures de délégation par représentant sauvegardé, mais…
Avant le CSE, l’élu disposait de 20h de délégation quelle que soit sa taille. Depuis le CSE, ces heures varient de 18h pour une entreprise de 50 salariés à 34h pour une entreprise de 9750 salariés.
Mais au global, le cumul des missions issues des anciens mandats de CE, DP et CHSCT ne s’est pas accompagné d’un cumul des moyens.
Exemple d’une entreprise de 75 salariés
Budgets à la baisse et gestion plus agile
Fin du Compte 641
La nouvelle règle de calcul restreint l’assiette sur laquelle les budgets sont établis : seule la masse salariale brute servant de base aux cotisations sociales est prise en compte (exit les rémunérations des salariés mis à disposition, les indemnités supra-légales par exemple pour le budget de fonctionnement…)
Transfert du reliquat
À l’issue de l’exercice, 10% du reliquat budgétaire (AEP/ASC) est transférable.
Dépenses SSCT
Les anciennes dépenses relatives au CHSCT ne sont plus supportées par l’employeur, mais par le CSE.
Impact de l’activité partielle sur les budgets du CSE
La crise de la Covid-19 est passée par là. Les indemnités d’activité partielle sont exclues de l’assiette de calcul des budgets. Cela a impacté encore un peu plus les budgets qui ont diminué d’autant.
Moins de proximité
Les élus le confessent, moins d’élus
une charge de travail plus importante
des suppléants moins bien associés « au suivi des sujets » car ne participant plus de droit aux réunions.
= une présence plus faible sur le terrain.
Cependant, le passage en CSE permet de négocier la mise en place de représentants de proximité.
Problème : ce n’est que sous conditions et par le biais d’un accord d’entreprise.
59%
Des entreprises n’ont pas mis en place de représentants
de proximité
*Source : Baromètre IFOP/Syndex mars 2022.
Réunions plus conséquentes et plus longues
Leur nombre est fixé par accord collectif, sans pouvoir être inférieur à 6 par an.
En l’absence d’accord, le CSE se réunit :
- dans une entreprise <300 salariés : au moins 1 fois tous les 2 mois
- dans une entreprise >300 salariés : au moins 1 fois par mois.
Et le CSSCT ? Bien que le code du travail ne détermine pas la périodicité des réunions de la Commission SSCT, et à défaut d’accord d’entreprise, la règle est de 1 réunion par trimestre.
La multiplication des missions, conséquence du regroupement des anciennes instances DP et CE en CSE, entraîne des :
- ordres du jour plus denses
- durées de réunions qui s’allongent
- risque de traitement plus superficiel des sujets.
Évolution des missions depuis 2017
Télétravail, consultation sur le DUERP et sur les questions environnementales, BDESE…
Télétravail, les CSE plus impliqués
Prévisibilité et sécurisation des relations de travail
L’ordonnance n° 2017-1387 du 22 septembre 2017 engage un assouplissement du télétravail en vue d’en favoriser l’accès. C’est la reconnaissance du télétravail occasionnel.
Crise sanitaire
Les élus ont été largement mobilisés pour accompagner le télétravail des salariés (et le leur) durant la crise sanitaire sans cadre juridique protecteur, l’Accord National Interprofessionnel du 26 novembre 2020 non normatif ne formulant que des recommandations pour les employeurs avec des règles assouplies.
Loi Climat & Résilience : nouvelles prérogatives du CSE
La BDES devient la BDESE*
Le droit à l’information du CSE s’enrichit d’une nouvelle rubrique faisant écho avec la transition écologique et plus globalement avec les questions environnementales : la Base de données économiques, sociales et environnementales.
Formation renouvelée
Les élus pourront se former aux questions d’environnement dans le cadre de la formation économique.
Consultations élargies
Le CSE rendra désormais un avis sur l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement pour toutes les consultations récurrentes ou ponctuelles.
Expertises amendées
Le champ des expertises comptables est étendu au domaine environnemental dans toutes les missions légales d’assistance du CSE à l’occasion des consultations récurrentes (orientations stratégiques, situation économique et financière, politique sociale).
Mission d’analyse des risques professionnels,
le CSE devra être consulté sur le DUERP*
*Document unique d’évaluation des risques professionnels
À compter du 31 mars 2022, les Documents Uniques d’Évaluation des Risques Professionnels et leur mise à jour devront obligatoirement donner lieu à une consultation préalable du CSE (Art.L4121-3 du code du travail).
Autre bénéfice de cette loi : elle prévoit 5 jours minimum de formation santé, sécurité et conditions de travail pour les membres du CSE lors de leur 1er mandat à compter de 11 salariés.
Constats
Charge de travail, proximité, dialogue social, organisation…
L’arrivée du CSE, une inquiétude qui a muté en un constat divisé*
Les élus étaient inquiets au sujet du passage en CSE et 4 ans après, le constat est sans appel. Pour une majorité d’entre eux, la qualité du dialogue social est en berne avec une note de 4,8/10.
75%
des élus souhaitent renégocier les moyens du CSE aux prochaines élections.
51%
soulignent les tensions avec la direction freinant ainsi le dialogue social.
Un challenge plus important à venir
Les futurs CSE vont devoir composer avec une crise des vocations ; plus que jamais, il faut rendre le CSE attractif face à :
- l’individualisme croissant des salariés,
- la perte de proximité,
- la multiplication des prérogatives,
- une moindre formation des élus,
- une limitation du nombre de mandats.
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